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Enquête sur l’impact du numérique en éducation

Voilà plus de 30 ans que les ordinateurs ont fait leur entrée dans nos écoles et nos centres, transformant petit à petit le travail auprès des élèves et celui de l’administration. Or, l’accélération annoncée des progrès en informatique et en intelligence artificielle devrait-elle nous inquiéter pour l’avenir de nos conditions de travail?

Gain d’efficacité ou ajout de tâches? Diversification ou spécialisation et monotonie? Acquisition de nouvelles compétences et capacités ou sentiment d’être dépassé et écarté? Pour mieux comprendre l’impact réel du numérique dans nos milieux de travail, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a entrepris un important chantier de recherche sur le numérique qui s’adresse à tous ses membres du secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur.

Cette enquête est une première à la CSQ et c’est avec la collaboration de ses sept fédérations concernées, du secteur public et du secteur privé, que plus de 100 000 personnes pourront répondre à un questionnaire sur le numérique tel que vécu, au quotidien, dans leur milieu de travail. Afin d’avoir le portrait le plus juste possible du développement du numérique en éducation, il est essentiel que vous participiez à cette enquête.

Le lien vous a été transmis par courriel. Vous avez jusqu’au 17 novembre 2017 pour répondre au questionnaire.

Journée mondiale des enseignants 2017

À l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, l’UNESCO rappelle que  «les enseignants sont un fondement essentiel qui contribue à la force de toute société à long terme, car ils apportent aux enfants, aux jeunes et aux adultes les connaissances et les compétences qui leur sont nécessaires pour réaliser leur potentiel.»

Les membres du bureau syndical souhaitent souligner la Journée mondiale des enseignants en rappelant que nous pouvons être fiers de faire un des plus beaux métiers du monde. Sans l’apport dynamique des enseignants et des enseignantes, toute institution scolaire est dépourvue de sens.

C’est pourquoi, en plus de coordonner différentes activités inhérentes à la vie de la communauté enseignante et en mettant sur pieds différents projets, le SEECD veille activement à la soutenir en représentant ses membres et en défendant leur autonomie professionnelle et leurs conditions de travail.

Rien ne rend plus forte et dynamique une communauté que l’engagement de ses membres.

Bonne journée à toutes et à tous !

 

Quelque chose comme un début

Répondant à l’invitation du bureau syndical, plusieurs membres du SEECD se sont rencontrés dans la matinée du 7 juin pour échanger sur leur vision du cégep et de la communauté enseignante en abordant la question d’un plan d’action commun. La rencontre, décontractée et cordiale, a permis de faire des observations intéressantes quant aux préoccupations des enseignants et enseignantes.

La coopération avec les différents intervenants au sein de l’organisation apparait être importante pour développer des liens et des projets. La nécessité de développer des espaces de discussion entre pairs et entre collègues des différents secteurs a été exprimée par plusieurs participants. Il leur apparaît important de développer des lieux d’échange et des moments de rencontre pour briser l’isolement et le travail en «silos». Si l’information doit être mise en commun dans des moments de rassemblement, le partage et l’échange, eux, participent à un équilibre entre action et réflexion.

La question de la collégialité des relations a occupé beaucoup de place. La reconnaissance du travail enseignant passe par la valorisation, la légitimation et le respect à l’égard de soi et des autres. Un enseignant a remarqué comment les notes internes diffusées par certains gestionnaires révélaient la hiérarchie en place.  Or, cette dernière est vue comme un obstacle majeur à la réciprocité, à la confiance et à l’implication. D’autres enseignants ont relevé le décalage de valeurs et de préoccupations qui existe entre le corps enseignant et certains gestionnaires. La pensée managériale affecte tout le monde dans l’organisation. Alors que certains ont insisté sur le besoin d’une d’écoute réelle de la part des gestionnaires, afin d’établir une communication et une coopération qui soient authentiques, d’autres ont manifesté le désir de créer un nouveau type de rapport situé en dehors de la confrontation. Il faut faciliter la collaboration en prenant les devants plutôt qu’en étant défensifs, en proposant des solutions plutôt qu’en créant des conflits, voire en imposant certains sujets qui sont au coeur des préoccupations des enseignants.

Il a aussi été question de l’engagement, un élément crucial qui, de l’avis de plusieurs, peut créer une masse critique dans les échanges. La crédibilité de la communauté enseignante est accrue par l’implication de ses membres et par leur concertation. Si la vision de la collaboration et du dialogue est partagée, le rôle du syndicat est important sur ce plan, et il faut y voir avec vigilance et prudence. Aux yeux de certains, l’exercice d’une pression demeure parfois nécessaire dans certains dossiers. Cependant, l’engagement participe à créer un rapport de force qu’il faut entretenir, car il permet la légitimation des actions.

D’un autre côté, des actions concrètes doivent permettre d’appliquer certains principes et certaines valeurs. En ce sens, un plan d’action stratégique syndical permet de donner une direction au collège. Quelqu’un a relevé qu’il était important de mettre les moyens dans les mains des l’enseignants. Or, les principaux obstacles à l’engagement semblent être la lourdeur de la charge de travail et le manque de temps. C’est pourquoi il faut faire l’examen du métier d’enseignant. Il est également important de comprendre la culture locale pour opérer un changement de mentalité qui soit à l’image de la communauté. Afin de favoriser l’engagement de chacun, une perspective plus élargie de l’action syndicale est souhaitée. Plusieurs ont signifié qu’il est important de partager une vision commune afin de favoriser le bien de la collectivité.  Il est temps de se réapproprier les règles et les lieux de décision. La planification stratégique est un moyen d’y voir. Dans l’ensemble, les objectifs généraux du plan proposé dans le document de travail, objectifs qui sont axés sur le commun, on rallié les participants :

1) Reconnaissance de l’écosystème éducatif, environnemental et social

2) Renforcement de la communauté enseignante

3) Prise en charge commune de l’éducation

Cependant, dans les prochains mois, il sera important de procéder par étapes et à petits pas. Le document de travail actuel, qui présente des objectifs généraux axés sur le commun, devra être approfondi. Certains ont exprimé le souhait que ces objectifs reposent sur des valeurs clairement définies (par exemple la «coopération») et qu’ils conduisent à des actions concrètes. Il faudra bien jauger l’écart entre l’idéal et la réalité afin de ne pas verser dans l’utopie. Pour ce faire, il sera nécessaire de définir des enjeux et une mission à partir d’une analyse des faits et des données. Ces preuves permettront une argumentation reposant sur l’expertise enseignante.

Enfin, ce rassemblement informel a été l’occasion d’expérimenter des technologies permettant de nouvelles façons de partager l’information et d’organiser la discussion. Des outils collaboratifs ont permis d’avoir accès à de la documentation en ligne, d’avoir un ordre du jour ouvert que chacun pouvait modifier, d’inscrire et de suivre les tours de parole de façon participative et de contribuer en temps réel à la prise de notes tenant lieu de compte rendu. Tous les participants ont convenu que cette rencontre était une activité essentielle et qu’il fallait poursuivre l’exercice à l’automne prochain.

Le mode de financement des cégeps

«Devant les demandes répétées de plusieurs acteurs du réseau collégial de discuter des problèmes occasionnés par le mode de financement, la ministre responsable de l’Enseignement supérieur a annoncé son intention d’amorcer des travaux sur cette question dès l’automne prochain.

La CSQ et ses fédérations du réseau collégial saisiront l’occasion pour présenter leurs solutions, en insistant d’abord sur l’urgence d’un réinvestissement dans l’ensemble des enveloppes du FABES. Aucune transformation des règles de financement venant uniquement modifier la distribution entre les cégeps – sans augmenter le budget global – ne saurait être acceptable.

Cette édition du Coup d’œil économique (CSQ) propose un tour d’horizon des enjeux entourant le financement des cégeps.»

Éducation : du conformisme à la pensée divergente

Dans ce court exposé illustré par des dessins à la fois très signifiants et amusants, Ken Robinson nous invite à prendre conscience à quel point le modèle industriel qui oriente l’école aujourd’hui est profondément conformiste. Quelle place peuvent y occuper la créativité et la pensée divergente ?

De semences et de pluie

L’éducation est en crise, l’école est au point mort quand elle n’a plus sa dimension humaine. Mais si, tout à coup, les éléments étaient favorables et la vie fleurissait à nouveau ?

Ken Robinson, qui parle de l’éducation comme lui seul sait le faire, avec une distance critique et des images fortes dignes d’un grand pédagogue, estime qu’il faut laisser les enseignants faire leur travail.

Les communs en éducation

Ce sont des choses qui ne sont possédées par personne, mais qui sont partagées par tous. Elles ne relèvent ni du bien public, ni du marché. Elles n’existent qu’à partir du moment où une communauté décide de gérer collectivement une ressource dans une perspective d’équité et de durabilité. Que sont ces choses si singulières qu’elles échappent au vocabulaire courant ? Les communs sont la combinaison d’une ressource (l’eau, l’air, le savoir, l’éducation, internet, les logiciels libres), d’une communauté d’usagers, et d’un ensemble de règles sociales, de normes et de sanctions créées par cette communauté que l’on appelle les commoneurs. Dans un atelier présenté au Conseil général de la FEC-CSQ à Sorel, le 1er juin 2017, Louis Marchand et Grégoire Bédard jettent un bref coup d’oeil à la renaissance des communs et tentent de voir comment ils peuvent transformer notre rapport à l’éducation dans les cégeps.

La capsule vidéo (4 min.) suivante résume l’essentiel de la présentation.

Une approche syndicale renouvelée

Avec la «nouvelle gestion publique», les valeurs et les modes d’opération de l’État sont largement inspirés du secteur privé et des principes néolibéraux. L’État va de pair avec le marché et ceci n’est pas sans conséquences sur l’éducation et sur la gestion du système éducatif. Dans ce contexte, où s’ajoutent les défis du monde contemporain (en termes d’environnement, d’énergie et de ressources), la communauté locale est appelée à jouer un rôle de premier plan. Le syndicalisme, comme acteur au sein de cette communauté, est amené à se transformer.

Le bureau syndical du SEECD estime qu’il pourrait être pertinent de renouveler l’approche syndicale en prenant appui sur le mouvement des Communs et sur les initiatives de Transition, où l’empowerment de la communauté et la démocratie participative sont des éléments essentiels. Cette perspective a été brièvement présentée dans les éditoriaux du bulletin syndical Panorama21 de février, mars et mai, de même qu’aux assemblées générales du 13 février et du 25 avril 2017. Cette approche sera discutée lors de la rencontre du 7 juin prochain, pendant laquelle il sera question d’un plan d’action stratégique local.

Un «commun» est constitué d’une ressource et d’une communauté d’usagers qui établit collectivement des règles de gouvernance de cette ressource. Le savoir, les connaissances, la pédagogie, les relations humaines et professionnelles, tout comme le cégep lui-même (comme organisation ou comme lieu physique) sont autant de ressources dont fait usage la communauté collégiale. De l’éthique à la pédagogie, en passant par la citoyenneté, l’environnement ou la technologie, la gestion commune s’articule autour de valeurs et de principes partagés par tous. Elle peut prendre autant de formes qu’il y a de groupes au sein de l’écosystème éducatif. Tout commence par l’engagement individuel et la volonté de coopération dans un objectif de bien commun. Dans cette perspective, le mouvement des communs place l’État dans une position nouvelle et se présente comme une vigoureuse alternative à l’appropriation privée par le marché.

Pour plus d’information sur les communs, il existe une documentation qui croit à chaque jour. Pour commencer, on peut lire le bref ouvrage d’introduction intitulé «La renaissance des communs» de David Bollier. Si vous êtes à l’aise à lire en anglais, nous vous suggérons le bref texte d’Ugo Mattei «First Thoughts for a Phenomenology on the Commons». Il existe aussi le livre «Commun» de Pierre Dardot et Christian Laval, dont Éric Martin de l’IRIS a fait un résumé intitulé «Du néolibéralisme au commun» (partie 1 et partie 2). Le SEECD a également produit une capsule vidéo sur les communs en éducation (adaptée d’une présentation) qui est disponible en ligne.

Concernant la pratique des communs, certains mouvements peuvent être très intéressants à observer. Parmi eux, on remarquera les Initiatives de transition qui cherchent à développer une approche holistique de la résilience des communautés. Ce sont des projets citoyens qui proposent des façons concrètes de s’organiser à petite échelle pour inspirer de grands changements, notamment en ce qui a trait aux défis que représentent les changements climatiques et la fin de l’ère du pétrole. Partout, des Initiatives de transition participent à créer le monde de demain avec une vision positive qui stimule l’engagement. On pourra consulter à cet effet le tout nouveau «Guide essentiel de la Transition» traduit en français. Pour quiconque désire aller plus loin, le «Manuel de Transition» (gratuit en anglais ici), de Rob Hopkins, largement inspiré des principes de la permaculture, est un ouvrage incontournable pour ceux qui désirent participer au changement dès aujourd’hui.

Veuillez confirmer avant le 1er juin si vous comptez participer à la discussion. Merci et bonne lecture !

 

Pour une pédagogie renouvelée : deux ateliers offerts

Marc-André Girard, auteur du Manifeste pour une pédagogie renouvelée, présentera deux ateliers le vendredi 2 juin prochain:

 

Réflexion sur le changement en éducation (9 h à midi )

Pourquoi changer en éducation?

Quelles compétences développer au 21e siècle?

Quelle rétroaction faire en cours d’apprentissage?

Le rôle de l’enseignant en cette période de turbulence.

La mentalité de croissance chez les élèves et chez les enseignants.

Quelle place pour les technologies en éducation?

Quelles sont les futures tendances en éducation?

 

Quelques outils pédagonumériques à considérer (13 h 30 à 16 h 30)

Comment inverser sa classe sans trop se fatiguer ?

Corriger avec l’iPad et organiser ses observations

Rejoindre une communauté d’apprentissage professionnelle

 

Le nombre de place est limité. Vous pouvez vous inscrire en suivant ce lien.

Les apprentissages de demain

Dans un dossier thématique produit par l’UNESCO en 2015, la chercheuse Cynthia Luna Scott propose une analyse approfondie des facteurs qui transforment les contenus enseignés et les méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Elle présente également des raisons de redéfinir les contenus d’apprentissage et la pédagogie au XXIe siècle. On peut lire notamment :

«L’éducation doit répondre aussi au besoin de former des citoyens du XXIe siècle en les dotant des compétences que réclame cette époque. Pour prendre des décisions éclairées et contribuer de manière responsable à la vie locale, régionale et nationale en tant qu’électeurs informés et en tant qu’avocats des causes civiques, les jeunes doivent être préparés à intervenir dans toutes sortes de domaines, depuis l’économie et la géopolitique jusqu’à l’évolution culturelle et sociale en passant par les préoccupations environnementales et relatives à la santé. […] De manière générale, l’accent n’est plus sur l’accès [à l’éducation], mais sur une préparation équitable et de qualité à l’apprentissage tout au long de la vie. […] Pour réaliser ce changement, il faut élaborer un programme d’enseignement axé sur l’avenir qui mobilise les jeunes et les dote des connaissances et des compétences indispensables pour relever les défis nouveaux. Cela nécessite des pédagogies efficaces, adaptées à leurs besoins. Prensky souligne que « si nous ne changeons rien à la manière dont les contenus sont enseignés, ni à la teneur de ces contenus, nous ne parviendrons pas à offrir à nos enfants une éducation qui leur donne l’envie de se battre pour aller à l’école plutôt qu’une éducation qui a pour effet de pousser entre un tiers et la moitié d’entre eux à la fuir. »

Le défi est de taille :

«La mondialisation, les nouvelles technologies, les migrations, la concurrence internationale, les marchés en pleine évolution et les défis environnementaux et politiques transnationaux sont autant de facteurs qui dictent les compétences et les connaissances que les élèves doivent acquérir pour survivre et réussir au XXIe siècle.»

Scott, C. L. 2015. Les apprentissages de demain 1 : Pourquoi changer les contenus et les méthodes d’apprentissage au XXIe siècle ? Recherche et prospective en éducation, UNESCO, Paris. [Réflexions Thématiques, N° 13].