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Faire en commun : un paradigme social de transformation

David Bollier est auteur et un blogueur prolifique, un activiste de longue date, et un chercheur indépendant sur la question du mouvement des communs depuis plus de 20 ans. Il est l’auteur de «Commoning as a Transformative Social Paradigm» (printemps 2016). Le livre a été traduit en français par Maïa Dereva et publié à l’automne 2016 sous le titre « Faire en commun : un paradigme social de transformation ». L’essayiste écrit :

Pour faire face aux nombreuses et profondes crises de notre temps, nous sommes confrontés à une énigme qui n’a pas de solution simple : comment pouvons-nous imaginer et construire un système radicalement différent en vivant dans les limites d’un système en place qui résiste énergiquement au changement transformationnel ? Notre défi est non seulement d’articuler des alternatives séduisantes, mais aussi d’identifier des stratégies crédibles pour les réaliser.

Je crois que les communs — à la fois comme paradigme, discours, éthique, et ensemble de pratiques sociales — sont très prometteurs pour transcender cette énigme. Plus qu’une philosophie politique ou qu’un programme politique, les communs sont un processus vivant actif. Ils sont moins un nom qu’un verbe, car il s’agit principalement des pratiques sociales du faire en commun  les actes de soutien mutuel, les conflits, la négociation, la communication et l’expérimentation qui sont nécessaires pour créer des systèmes de gestion des ressources partagées. Ce processus rassemble la production (auto-approvisionnement), la gouvernance, la culture et les intérêts personnels en un seul système intégré.

Cet essai propose un aperçu rapide des communs, du faire en commun, et de leur grand potentiel pour aider à construire une nouvelle société. J’expliquerai la théorie du changement qui anime de nombreux commoneurs, surtout lorsqu’ils tentent d’apprivoiser les marchés capitalistes, de devenir les intendants des systèmes naturels, et qu’ils mutualisent les avantages des ressources partagées. Les pages suivantes décrivent une critique de l’économie et de la politique néo-libérales basée sur les communs, une vision de la façon dont les communs peuvent permettre une société humaine écologiquement plus durable, les principaux changements économiques et politiques que cherchent les commoneurs, et les principaux moyens de les atteindre.

Finalement, j’envisagerai quelque uns des effets qu’’une société centrée sur les communs pourrait avoir sur l’alliance marché/état qui constitue actuellement « le système ». Comment un monde approvisionné et gouverné par les communs changerait-il la politique ? Comment pourrait-il répondre aux pathologies interconnectées d’une croissance économique implacable, de la concentration du pouvoir des entreprises, du consumérisme, d’une dette insoutenable et d’une destruction écologique en cascade ?

La vidéo suivante présente le sujet principal de l’oeuvre :

Éducation : du conformisme à la pensée divergente

Dans ce court exposé illustré par des dessins à la fois très signifiants et amusants, Ken Robinson nous invite à prendre conscience à quel point le modèle industriel qui oriente l’école aujourd’hui est profondément conformiste. Quelle place peuvent y occuper la créativité et la pensée divergente ?

De semences et de pluie

L’éducation est en crise, l’école est au point mort quand elle n’a plus sa dimension humaine. Mais si, tout à coup, les éléments étaient favorables et la vie fleurissait à nouveau ?

Ken Robinson, qui parle de l’éducation comme lui seul sait le faire, avec une distance critique et des images fortes dignes d’un grand pédagogue, estime qu’il faut laisser les enseignants faire leur travail.

Les communs en éducation

Ce sont des choses qui ne sont possédées par personne, mais qui sont partagées par tous. Elles ne relèvent ni du bien public, ni du marché. Elles n’existent qu’à partir du moment où une communauté décide de gérer collectivement une ressource dans une perspective d’équité et de durabilité. Que sont ces choses si singulières qu’elles échappent au vocabulaire courant ? Les communs sont la combinaison d’une ressource (l’eau, l’air, le savoir, l’éducation, internet, les logiciels libres), d’une communauté d’usagers, et d’un ensemble de règles sociales, de normes et de sanctions créées par cette communauté que l’on appelle les commoneurs. Dans un atelier présenté au Conseil général de la FEC-CSQ à Sorel, le 1er juin 2017, Louis Marchand et Grégoire Bédard jettent un bref coup d’oeil à la renaissance des communs et tentent de voir comment ils peuvent transformer notre rapport à l’éducation dans les cégeps.

La capsule vidéo (4 min.) suivante résume l’essentiel de la présentation.

Une approche syndicale renouvelée

Avec la «nouvelle gestion publique», les valeurs et les modes d’opération de l’État sont largement inspirés du secteur privé et des principes néolibéraux. L’État va de pair avec le marché et ceci n’est pas sans conséquences sur l’éducation et sur la gestion du système éducatif. Dans ce contexte, où s’ajoutent les défis du monde contemporain (en termes d’environnement, d’énergie et de ressources), la communauté locale est appelée à jouer un rôle de premier plan. Le syndicalisme, comme acteur au sein de cette communauté, est amené à se transformer.

Le bureau syndical du SEECD estime qu’il pourrait être pertinent de renouveler l’approche syndicale en prenant appui sur le mouvement des Communs et sur les initiatives de Transition, où l’empowerment de la communauté et la démocratie participative sont des éléments essentiels. Cette perspective a été brièvement présentée dans les éditoriaux du bulletin syndical Panorama21 de février, mars et mai, de même qu’aux assemblées générales du 13 février et du 25 avril 2017. Cette approche sera discutée lors de la rencontre du 7 juin prochain, pendant laquelle il sera question d’un plan d’action stratégique local.

Un «commun» est constitué d’une ressource et d’une communauté d’usagers qui établit collectivement des règles de gouvernance de cette ressource. Le savoir, les connaissances, la pédagogie, les relations humaines et professionnelles, tout comme le cégep lui-même (comme organisation ou comme lieu physique) sont autant de ressources dont fait usage la communauté collégiale. De l’éthique à la pédagogie, en passant par la citoyenneté, l’environnement ou la technologie, la gestion commune s’articule autour de valeurs et de principes partagés par tous. Elle peut prendre autant de formes qu’il y a de groupes au sein de l’écosystème éducatif. Tout commence par l’engagement individuel et la volonté de coopération dans un objectif de bien commun. Dans cette perspective, le mouvement des communs place l’État dans une position nouvelle et se présente comme une vigoureuse alternative à l’appropriation privée par le marché.

Pour plus d’information sur les communs, il existe une documentation qui croit à chaque jour. Pour commencer, on peut lire le bref ouvrage d’introduction intitulé «La renaissance des communs» de David Bollier. Si vous êtes à l’aise à lire en anglais, nous vous suggérons le bref texte d’Ugo Mattei «First Thoughts for a Phenomenology on the Commons». Il existe aussi le livre «Commun» de Pierre Dardot et Christian Laval, dont Éric Martin de l’IRIS a fait un résumé intitulé «Du néolibéralisme au commun» (partie 1 et partie 2). Le SEECD a également produit une capsule vidéo sur les communs en éducation (adaptée d’une présentation) qui est disponible en ligne.

Concernant la pratique des communs, certains mouvements peuvent être très intéressants à observer. Parmi eux, on remarquera les Initiatives de transition qui cherchent à développer une approche holistique de la résilience des communautés. Ce sont des projets citoyens qui proposent des façons concrètes de s’organiser à petite échelle pour inspirer de grands changements, notamment en ce qui a trait aux défis que représentent les changements climatiques et la fin de l’ère du pétrole. Partout, des Initiatives de transition participent à créer le monde de demain avec une vision positive qui stimule l’engagement. On pourra consulter à cet effet le tout nouveau «Guide essentiel de la Transition» traduit en français. Pour quiconque désire aller plus loin, le «Manuel de Transition» (gratuit en anglais ici), de Rob Hopkins, largement inspiré des principes de la permaculture, est un ouvrage incontournable pour ceux qui désirent participer au changement dès aujourd’hui.

Veuillez confirmer avant le 1er juin si vous comptez participer à la discussion. Merci et bonne lecture !

 

Demi-journée de réflexion

Le bureau syndical tiendra une demi-journée de réflexion pour discuter de diverses préoccupations en vue de l’élaboration du plan d’action syndical, qui sera proposé en assemblée générale lors de la prochaine session. Nous aimerions aborder des sujets tels que l’autonomie départementale, l’implication et la collaboration (notamment dans les comités), la collégialité, l’autonomie professionnelle, l’environnement, etc. Cette rencontre fait suite à la présentation des objectifs généraux des 7 février et 25 avril derniers.

Comme nous souhaitons que ce plan reflète bien les préoccupations de la communauté enseignante, nous vous invitons à vous joindre à nous le mercredi 7 juin dès 9 h 30 h. La discussion prendra la forme d’un échange informel. Si un tel remue-méninges vous interpelle, nous vous demandons de confirmer votre présence avant le 1er juin.

Nous espérons vous y voir en grand nombre!

La créativité

Un autre trimestre se termine. Le temps est venu de faire un bilan de nos activités pour voir où nous en sommes et où nous nous en allons.

L’engagement

Ce dernier numéro de Panorama21 présente, en majeure partie, les comptes rendus du travail fait par plusieurs comités où se sont impliqués des enseignantes et des enseignants durant l’année scolaire qui achève. On compte environ 25 groupes de tout ordre, allant de la communauté de pratique au comité paritaire, en passant par les comités syndicaux, les groupes d’action bénévole ou le conseil d’administration.

Ces comptes rendus, comme tous les textes courts, ne sont pas exhaustifs et ne couvrent pas tout ce qui a été réfléchi, débattu, organisé et mis sur pied. Mais ils offrent une vue d’ensemble qui permet de constater l’implication des enseignantes et des enseignants au sein de leur communauté.

Ces rencontres participent à tisser des liens entre les membres des différentes communautés. Elles favorisent l’engagement des enseignants et des enseignantes et dynamisent les relations au sein de l’écosystème éducatif. De plus, l’élaboration de plans d’action concertés recadre les lieux de décision à l’horizontale. Cette dynamique de l’engagement participe à l’autonomisation des communautés, elle favorise leur empowerment.

Les relations

Dans un processus constructif où la coopération entre les différentes instances est bien ancrée, la compréhension mutuelle et la collaboration sont des éléments de premier plan. Aujourd’hui, cependant, de manière générale, les choses ne sont pas encore rendues là. Il existe toujours des attentes silencieuses de part et d’autre, de la méfiance, des frictions et des situations qui révèlent parfois un choc des cultures. Le réflexe est de voir la confrontation comme une voie possible pour régler les conflits, alors que nous aurions avantage à ce que l’affrontement cède le pas à la coopération pour le bien commun.

L’imagination

Nous sommes dans une période de transition où il faut être imaginatif et créatif pour inventer de nouvelles façons d’aborder les différends qui nous opposent. Cette approche, quand elle ne se limite pas à une vision verticale de la hiérarchie et quand elle s’inscrit dans une perspective de co-création bienveillante au sein de l’institution, peut être un gage d’avenir.

Reste à l’inventer et à l’entretenir.

Pour une pédagogie renouvelée : deux ateliers offerts

Marc-André Girard, auteur du Manifeste pour une pédagogie renouvelée, présentera deux ateliers le vendredi 2 juin prochain:

 

Réflexion sur le changement en éducation (9 h à midi )

Pourquoi changer en éducation?

Quelles compétences développer au 21e siècle?

Quelle rétroaction faire en cours d’apprentissage?

Le rôle de l’enseignant en cette période de turbulence.

La mentalité de croissance chez les élèves et chez les enseignants.

Quelle place pour les technologies en éducation?

Quelles sont les futures tendances en éducation?

 

Quelques outils pédagonumériques à considérer (13 h 30 à 16 h 30)

Comment inverser sa classe sans trop se fatiguer ?

Corriger avec l’iPad et organiser ses observations

Rejoindre une communauté d’apprentissage professionnelle

 

Le nombre de place est limité. Vous pouvez vous inscrire en suivant ce lien.

Pour une pédagogie renouvelée, active et contemporaine

En mai 2015, un collectif d’enseignants a publié un Manifeste pour une pédagogie renouvelée, active et contemporaine dans lequel ils constatent trois fractures au sein de l’école : le butineur numérique ou le monopole de l’enseignant, la réussite d’une évaluation statique ou le développement de compétences et une société technologique ou une école déconnectée. La question de fond est majeure : «Préparons-nous adéquatement nos élèves à ce qui les attend au cours du prochain demi-siècle?»

Selon ces enseignants, une «pédagogie renouvelée, active et contemporaine» devrait oeuvrer à la facilitation du développement des compétences informationnelles, à la favorisation de la métacognition, à la valorisation de la curiosité, de la créativité, de l’expérimentation et de l’innovation, à l’intégration de différents outils technologiques, à l’encouragement de la collaboration et à la responsabilisation et l’octroi de latitude.

Ils proposent des pistes de solution : s’assurer que la formation des maitres soit en adéquation avec les attentes et les besoins du milieu, assurer une bilatéralité entre les milieux universitaires et scolaires, établir une structure encourageant la formation continue et le réseautage, varier les outils et les approches et encourager le leadership.

Les signataires Marc-André Girard (instigateur du projet), Sylvain Bérubé, Marie-Andrée Croteau, Jocelyn Dagenais, Josée Desbiens, Marie-Claude Gauthier, Catherine Lapointe, Audrey Miller et Anick Sirard concluent :

Nous souhaitons que nos collègues, peu importe leur niveau d’intervention auprès des élèves, modernisent leurs pratiques, qu’ils embrassent certains outils didactiques et qu’ils diversifient leurs approches. Nous sommes conscients qu’il faille lutter contre une tradition et une culture scolaire qui tardent à prendre ce virage, mais nous insistons sur l’importance de l’ouverture du personnel scolaire. Ne l’oublions pas : un seul acquis permet de définir l’éducation, et c’est effectivement le changement! Ainsi, l’école n’est pas un havre à l’épreuve du changement: elle en est l’incubateur!

L’éducation est la fondation de tout système démocratique. Elle doit être animée par une vision rassembleuse et ambitieuse sous-tendant un véritable projet de société qui dépasse largement les opérations comptables et les exercices financiers à court terme. L’éducation, c’est un immense investissement dans la jeunesse actuelle dans le but d’assurer le futur d’une société entière.

Une entrevue avec Marc-André Girard est disponible ici.

Tempête d’idées autour de la bibliothèque

Les gouvernements fédéral et provincial ont annoncé l’attribution de subventions au Cégep de Drummondville pour moderniser la bibliothèque.

Le SEECD invite tous les membres de la communauté à participer à la mise en commun d’idées constructives pour concevoir ce lieu de partage, d’échange et de rencontres. Cette grande tempête d’idées prendra la forme d’une page wiki où chacun pourra formuler brièvement des idées concrètes de design. L’accueil est ici : https://wiki.seecd.org/index.php/Accueil

Merci de participer ! Vous courez la chance de gagner une bibliothèque qui vous ressemble !