Détérioration des conditions de travail dans les cégeps

Les conditions de travail dans le secteur collégial au Québec se sont détériorées à un tel point qu’un sondage mené auprès du personnel révèle que 54 % ont songé à quitter leur emploi au cours des dernières années.

Telle est l’une des conclusions préoccupantes qui ressortent d’un sondage CROP réalisé à la demande de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et de ses fédérations du secteur collégial, la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ) et la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ).

Au moment où la CSQ et ses fédérations négocient avec Québec pour renouveler les conventions collectives de leurs membres, le sondage confirme donc l’urgence d’améliorer les conditions de travail du personnel. D’autant plus que la pandémie est venue aggraver la situation. En effet, 63 % des personnes interrogées affirment que la crise sanitaire a eu pour impact d’augmenter leur charge de travail.

Une pénurie de main-d’œuvre qui affecte les services aux étudiants
Autre donnée intéressante : 72 % des répondantes et répondants estiment qu’il manque du personnel dans leur établissement pour répondre aux besoins des étudiantes et des étudiants. Une situation qui, selon 78 % des personnes interrogées, a des conséquences sur la qualité des services offerts à la population étudiante.

Des salaires et des conditions de travail à améliorer
D’autre part, une forte majorité du personnel consulté est d’avis que le gouvernement doit faire un effort, dans le cadre de la présente négociation, pour rendre les emplois plus attrayants. Pour ce faire, 70 % considèrent que cela passe soit par une hausse des salaires ou soit par une amélioration des conditions de travail.

Citations
« Les négociations dans le secteur public traînent depuis plus d’un an par la faute d’un gouvernement qui n’a toujours pas déposé d’offres sérieuses aux tables. Nous sommes à minuit moins une avant le déclenchement de la grève. Il serait temps qu’on se réveille à Québec. » – Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

« La lourdeur de la charge de travail des enseignantes et des enseignants est devenue un problème criant auquel le gouvernement doit s’attaquer. La situation était déjà difficile avant la pandémie, et elle s’est accentuée depuis, selon 90 % de nos membres ayant répondu au sondage. » – Lucie Piché, présidente de la FEC-CSQ.

« La grande majorité du personnel de soutien (65 %) est insatisfaite de son salaire et revendique une hausse de celui-ci. Le gouvernement doit répondre à cette demande s’il veut mettre fin à la pénurie de personnel. » – Valérie Fontaine, présidente de la FPSES-CSQ

« Pas moins de 76 % du personnel professionnel des collèges évaluent qu’il y a un manque de personnel dans nos cégeps et 79 % pensent que cela affecte la qualité des services offerts aux étudiants. Nos emplois doivent devenir plus attrayants. » – Éric Cyr, président de la FPPC-CSQ.

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