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Syndicalisme et démocratie

Dans un extrait du livre Agir ensemble ; penser la démocratie syndicale paru dans le quotidien Le Devoir le 15 mars dernier, Christian Nadeau, professeur de philosophie à l’Université de Montréal, se demande «Comment démocratiser le militantisme syndical tout en préservant la force organisationnelle de ses institutions». Il observe que :

[Le syndicalisme] veut la solidarité et l’égalitarisme, mais se pense lui-même de manière verticale, la base appuyant ce que propose le sommet. Pour dire les choses franchement, le syndicalisme souffre d’un sérieux déficit démocratique auquel il doit remédier s’il espère survivre aux prochaines menaces contre lui.

Le professeur estime qu’il faut combiner deux modèles de démocratie syndicale :

Un premier, celui de la démocratie représentative, tel qu’il est visible dans les assemblées générales et les congrès, et un autre, celui de la démocratie délibérative, ce qui implique de construire des lieux d’échanges indépendants, dynamiques, novateurs et souples, où toutes les idées se trouvent mises sur la table, même celles dont on sait qu’il y a fort peu de chances qu’elles soient retenues. Ces deux modèles doivent travailler ensemble. Il ne s’agit en aucun cas de remplacer les assemblées générales par de simples discussions de cuisine. La participation démocratique devrait à la fois aider les instances représentatives, mais aussi permettre de les surveiller, voire de les contester.

M. Nadeau estime que :

La démocratisation du syndicalisme demande certes une revitalisation de la vie démocratique au Québec, mais le monde syndical peut y jouer un rôle déterminant. Ce que le monde syndical fera pour lui sera au bénéfice de chacun d’entre nous.

Christian Nadeau, Agir ensemble ; penser la démocratie syndicale, Éditons Somme toute, 2017.

Projection du film «Demain» le 23 mars

Cette année nous célébrons l’arrivée du printemps avec la tenue d’un événement spécial, offert gratuitement à tout le personnel :

la projection du film DEMAIN

à la Salle Georges-Dor le jeudi 23 mars 

Cette projection, d’une durée approximative de 2h, débutera vers 16h15 et sera suivie d’un goûter où tout le monde est convié à discuter du film et de ses enjeux dans une atmosphère conviviale.

Ce 4 à 7 est organisé conjointement par les syndicats du personnel de soutien, des professionnelles et professionnels et des enseignantes et enseignants du cégep. Afin de préparer le goûter, nous vous invitons à nous informer de votre participation en cliquant sur le lien ci-dessous.

Je participe !

Affiche-projection-Demain-v03Au moment où la survie de l’humanité est menacée par plusieurs crises historiques, une équipe de jeunes cinéastes parcourt le monde à la recherche de solutions. Ils découvrent des initiatives inusitées dans une dizaine de pays dont la France, le Danemark, la Finlande, la Grande-Bretagne, la Suède et l’Islande où ils rencontrent des gens qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. Cette aventure cinématographique a produit le film Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent.

Personne n’a envie d’être confronté à des choses terrifiantes. Pourtant nous devons les regarder en face, nous n’avons plus le choix. Alors, pour avoir la force de réagir, nous avons besoin de solutions accessibles, joyeuses… — Cyril Dion et Mélanie Laurent, cinéastes

 

Small is beautiful

Le bureau syndical présente trois objectifs qui pourraient éventuellement orienter un plan d’action.

Une planification implique d’avoir une vision de ce que nous sommes en tant que communauté. Elle implique que cette vision soit partagée et que l’ensemble des individus qui la composent souhaite la voir se réaliser à long terme. Ce travail, qui s’inscrit dans la continuité, est motivé par des valeurs d’équité, de justice sociale et de démocratie.

L’action locale, chez nous, participe à un mouvement global, dans une dynamique d’échange et de partage. En effet, le bureau syndical bénéficie de l’expérience diversifiée du réseau de la FEC, mais il s’inspire aussi du mouvement des Communs et des Initiatives de transition.

Dans la perspective des communs, le cégep est un lieu de collégialité, une communauté de pairs — enseignants, personnel de soutien, professionnels, cadres — qui reconnaissent et respectent mutuellement leurs rôles respectifs. C’est un écosystème éducatif composé de communautés interreliées et interdépendantes. Le milieu, et son infrastructure, constitue une ressource qui est partagée par tous, mais qui n’appartient à personne, dont le fonctionnement est régi par des règles communes.

Dans les initiatives de transition énergétique, la communauté locale est le lieu privilégié de l’engagement. Des actions simples participent au changement et permettent de relever les défis qui se présentent. Garantes d’une expérience de terrain très riche, ces initiatives proposent des pistes d’action très concrètes : planifier, sensibiliser, jeter des bases, former des groupes de travail, utiliser des forums ouverts, être pratique…

Au bureau syndical, nous croyons qu’une vision à long terme doit être rassembleuse pour être forte, qu’elle doit être constructive pour être motivante, qu’elle doit être bien ancrée pour être résiliente et pour durer. Nous souhaitons susciter des questions et laisser s’exprimer les besoins, les désirs et les rêves, et c’est à cette fin que nous avons entrepris, depuis l’automne, d’informer, d’interroger et d’écouter les membres. Nous avons recueilli de nombreuses idées (voir notre wiki) et proposons de les regrouper sous trois grands objectifs généraux dont l’atteinte ne serait pas successive mais parallèle (voir la capsule vidéo de 2 minutes). Ces objectifs seront discutés dans les prochaines semaines :

1) Reconnaissance de l’« écosystème » éducatif, environnemental et social;

2) Renforcement de la communauté enseignante dans la production du commun;

3) Prise en charge commune de l’éducation.

Pour ce faire, nous misons sur le petit ; la réalisation de ces objectifs se fait par de petites actions. Plus petites sont elles, plus grandes sont les chances qu’elles soient durables. Leur portée immédiate semble parfois invisible, mais ces petites actions sont comme des graines que l’on sème. Nous faisons le pari qu’elles soient garantes de belles transformations.

Après tout, small is beautiful.

Un guide de la transition traduit en français

«La Transition est une expérience sociale en cours, un mouvement de citoyens qui se rassemblent pour réimaginer et reconstruire le monde en veillant à créer un mode de vie sain. […] C’est un mouvement qui nait en 2005 et ne cesse de prendre l’ampleur. Il est composé de citoyens qui ont décidé d’agir au niveau local pour répondre aux défis majeurs de notre époque. En se rassemblant, ils parviennent à inventer des solutions. Ils favorisent une culture de solidarité qui prend soin de l’individu, du groupe et de la nature. Ils se réapproprient l’économie, stimulent l’entrepreneuriat, réimaginent le travail, apprennent de nouvelles compétences et tissent des toiles de liens et de soutien. Leurs débats sont courageux, les changements qu’ils génèrent sont extraordinaires.»

Le 3 février, le Réseau Transition a publié la traduction française du Guide essentiel de la Transition. Le livret de 64 pages est disponible gratuitement sous licence Creative Commons.

Vers un plan d’action syndical (partie 1)

Lors de l’Assemblée générale du 7 février, le bureau syndical du SEECD a présenté une approche générale et trois grands objectifs qui pourraient orienter un éventuel plan d’action syndical. La capsule vidéo ci-dessous (2 min. 30 sec.) résume l’essentiel de la présentation.

 

Changer de culture

Plusieurs études montrent que la production de pétrole est soumise à l’épuisement des réserves. La science a aussi montré que la hausse de la température de la planète est le résultat de l’action humaine, notamment de l’utilisation des énergies fossiles. Une chose est certaine : le pic pétrolier comme les changements climatiques nous contraignent à revoir notre façon de vivre.

Bien qu’elles en soient des causes, notre consommation matérielle et notre dépendance au pétrole ne sont pas les seuls objets de cette remise en question. Le changement en cours est si profond qu’il touche nos valeurs, nos besoins, nos relations, nos organisations. Cette transformation ne se passe pas uniquement à l’extérieur de nous, mais aussi dans notre intériorité, et ce ne sont pas les autres qui doivent changer, décider ou nous dire comment être ou agir. C’est à nous tous d’y voir.

Ne pas avoir peur

Cette grande transformation a déjà commencé. Elle apparaît justement dans le « nous » que nous avons en commun. Elle se manifeste déjà là où la pensée est libre, ouverte, transparente et partagée, et elle a pour conséquence d’affecter profondément les structures hiérarchiques traditionnelles. Elle est visible chez ceux qui n’ont pas peur du changement, chez ceux pour qui elle ne provoque pas de colère en raison d’une perte. Certes, la montée des populismes et des extrémismes alimentés par la peur est forte, les défis sont immenses, mais sans la peur, les changements sont globalement positifs. Il est très important de ne pas avoir peur et de nourrir l’espoir. Seul l’espoir donne l’énergie de changer le monde. Ou d’y vivre, tout simplement. Pour quiconque a de l’espoir, tout est possible : nous ne vivons pas le déclin de l’humanité, mais sa renaissance.

La transition

La transition en cours est visible au sein de notre milieu de travail, au sein de l’établissement scolaire où nous œuvrons, le cégep de Drummondville. C’est la raison pour laquelle nous, bureau syndical, avons choisi d’y prendre une part active. C’est la raison pour laquelle nous travaillons avec beaucoup d’énergie à animer notre communauté et à la lier aux autres afin que disparaissent les peurs et que se tissent des liens. Notre cégep est un écosystème fragile au sein duquel nous produisons en commun l’éducation. C’est le premier milieu dans lequel nous pouvons opérer en commun des changements locaux face à des enjeux globaux. C’est dans ce lieu que nos plus petites actions sont le plus susceptibles d’avoir de réels effets à long terme et de porter leurs fruits.

Les prochaines années seront radicalement différentes des années passées. On ne peut plus se préparer à l’avenir de la même façon. Nous travaillons depuis l’automne à l’élaboration d’un plan stratégique à mettre en oeuvre au sein de la communauté enseignante. Les objectifs généraux vous seront partagés ce printemps. C’est un plan audacieux, créatif, innovateur. Nous avons très hâte de vous partager nos rêves d’avenir.

L’éducation, un bien commun ?

Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, estime que

«l’éducation doit enseigner comment vivre sur une planète sous pression. Elle doit viser l’alphabétisation culturelle, sur la base du respect et d’une dignité égale pour tous, et contribuer à tisser ensemble les dimensions sociale, économique et environnementale du développement durable.»

C’est dans cette optique de développement que

«l’éducation et le savoir doivent être considérés comme des biens communs mondiaux. Cela signifie que la création des connaissances, leur contrôle, acquisition, validation et utilisation sont communs à tous les êtres humains en tant qu’effort collectif social. La gouvernance de l’éducation ne peut plus être séparée de la gouvernance du savoir.»

Voilà les principaux enjeux que pose l’UNESCO dans le document «Repenser l’éducation; vers un bien commun mondial?». Cette réflexion pose d’importantes questions sur les enjeux de l’éducation au XXIe siècle. Dans le contexte actuel, où les sociétés sont en pleine transformation, quels sont nos besoins et quelles devraient être les finalités de l’éducation? Comment celle-ci devrait-elle être organisée?

Il s’agit de notre avenir commun. Et l’avenir commence ici maintenant. Localement, dans notre cégep, comment peut-on faire valoir et protéger ce bien commun et comment peut-il être organisé? Voilà un important chantier qui mérite d’être entrepris.

Bilan de mi-parcours

Le temps est venu de faire un bilan sommaire de nos réalisations. 

Cet automne, l’équipe syndicale a commencé à élaborer un plan de travail et à définir une approche globale qui orienterait la manière d’aborder les différents dossiers qu’elle a à traiter. L’approche que nous avons choisie est de placer, autant que possible, le corps enseignant en amont des décisions plutôt qu’en réaction. Notre intention vise à éliminer une série de problèmes et de conflits avant même qu’ils ne surgissent. Nous voulons ainsi avoir une part active dans les décisions qui nous concernent en tant que communauté enseignante et collégiale et nous croyons que le SEECD peut y apporter une contribution significative.

Le premier pas à franchir est de sensibiliser les enseignants à l’importance de leur engagement au sein de la communauté. Nous souhaitons parallèlement développer une saine relation avec les gestionnaires responsables des décisions administratives. Celle-ci repose sur la reconnaissance réciproque des compétences et de l’expertise, sur l’écoute mutuelle ainsi que sur le respect et la coopération plutôt que la confrontation. Il s’agit, à notre avis, de conditions préalables à la reconnaissance et au développement de l’autonomie professionnelle des enseignants. En plus des nombreux dossiers individuels et confidentiels que nous traitons, de multiples actions ont été entreprises à l’effet de renforcer les liens qui nous unissent au corps enseignant et aux autres communautés qui oeuvrent au sein du cégep.

Cette perspective place le syndicat dans une position différente de celle qu’on lui attribue habituellement. Notre approche se veut constructive, créative et souple et elle implique un rapport au temps qui est différent. Si ses effets se feront sentir à moyen et à long termes, déjà nous croyons pouvoir en identifier quelques-uns. Dans ce 4e numéro de Panorama21, nous vous présentons ce que nous estimons être différentes avancées réalisées depuis le début du trimestre. Elles sont modestes mais concrètes. Surtout, elles sont motivantes et donnent de l’espoir.

Comme l’écrit Srdja Popovic, « La vie prend tout son sens — et elle est aussi beaucoup plus amusante — quand vous la prenez en charge et vous lancez dans l’action. »

Bonne fin de trimestre!

Rapport du Conseil supérieur de l’éducation : la justice sociale en péril

Le Conseil supérieur de l’éducation a remis au ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, M. Sébastien Proulx, son Rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2014-2016. Le Conseil note que

«les dérives observées mettent en péril la justice sociale à l’école et les valeurs que nous défendons collectivement. Plus particulièrement, la concurrence en éducation alimente un cercle vicieux qui mine la confiance de la population dans la classe ordinaire de l’école publique et encourage l’essor d’une école à plusieurs vitesses. Aux yeux du Conseil, le moment est donc venu de mettre la question de la justice scolaire au calendrier politique en vue de remettre le cap sur l’équité en éducation.»

Le rapport complet du Conseil est disponible en ligne, tout comme son sommaire.