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Syndicalisme et démocratie

Dans un extrait du livre Agir ensemble ; penser la démocratie syndicale paru dans le quotidien Le Devoir le 15 mars dernier, Christian Nadeau, professeur de philosophie à l’Université de Montréal, se demande «Comment démocratiser le militantisme syndical tout en préservant la force organisationnelle de ses institutions». Il observe que :

[Le syndicalisme] veut la solidarité et l’égalitarisme, mais se pense lui-même de manière verticale, la base appuyant ce que propose le sommet. Pour dire les choses franchement, le syndicalisme souffre d’un sérieux déficit démocratique auquel il doit remédier s’il espère survivre aux prochaines menaces contre lui.

Le professeur estime qu’il faut combiner deux modèles de démocratie syndicale :

Un premier, celui de la démocratie représentative, tel qu’il est visible dans les assemblées générales et les congrès, et un autre, celui de la démocratie délibérative, ce qui implique de construire des lieux d’échanges indépendants, dynamiques, novateurs et souples, où toutes les idées se trouvent mises sur la table, même celles dont on sait qu’il y a fort peu de chances qu’elles soient retenues. Ces deux modèles doivent travailler ensemble. Il ne s’agit en aucun cas de remplacer les assemblées générales par de simples discussions de cuisine. La participation démocratique devrait à la fois aider les instances représentatives, mais aussi permettre de les surveiller, voire de les contester.

M. Nadeau estime que :

La démocratisation du syndicalisme demande certes une revitalisation de la vie démocratique au Québec, mais le monde syndical peut y jouer un rôle déterminant. Ce que le monde syndical fera pour lui sera au bénéfice de chacun d’entre nous.

Christian Nadeau, Agir ensemble ; penser la démocratie syndicale, Éditons Somme toute, 2017.

Le temps du dialogue et de la coopération

La négociation de 2015 a permis de semer les graines de quelque chose qui dépasse la mobilisation : la coopération.

L’an passé, à pareille date, nous étions mobilisés afin de dénoncer la lenteur des négociations, mais surtout pour demander au gouvernement de nous reconnaître à notre juste valeur et pour lui faire comprendre que tout recul sur nos conditions de travail actuelles était inacceptable. Bravant le froid et la pluie, nous sommes restés debout. Drummondville a connu l’une de ses plus grandes manifestations depuis des lustres. Dans cette effervescence, nous avons eu l’occasion d’avoir de belles discussions avec nos collègues, mais surtout de faire connaissance avec des collègues qui nous étaient jusqu’alors presque inconnus.

Aujourd’hui, nous les saluons et discutons avec eux, qu’ils soient employés de soutien, enseignants, professionnels ou cadres. La grève a permis de créer des liens. Il faut maintenant resserrer ces nouveaux liens.

Participation

Tous les membres « constituent » le syndicat et les assemblées sont des moments importants pour discuter de l’avenir de notre profession et du développement du cégep, notre milieu de vie. Des décisions importantes sont prises lors des assemblées mais, malheureusement, on constate souvent une sous-représentation des membres. Votre opinion est importante. Venez la partager en assemblée et prenez part aux décisions qui vous concernent directement.

Appel à la collaboration

Une multitude de projets se développent au cégep en ce moment. Il arrive parfois qu’un projet soit porté par une seule personne. Lorsque cette personne n’a plus le temps ou l’énergie nécessaire pour s’occuper du projet, ce dernier peut disparaître ou être laissé à l’abandon. Il ne faut pas avoir peur d’aller voir nos collègues pour leur proposer notre aide ou notre participation. À titre d’exemple, une personne qui aime la nature et le jardinage peut s’impliquer dans le « décor comestible » du cégep. Le club de lecture ou encore les soirées d’astronomie permettent de magnifiques échanges sur des sujets passionnants. Pour ceux et celles qui aiment les arts, aller voir, avec d’autres collègues, les spectacles de danse ou de musique de nos étudiants et étudiantes peut être très intéressant.

Chaque petite action que nous faisons porte des fruits et permet de rendre concrète la « dimension humaine ». Nous pouvons tous ensemble faire du cégep un milieu de vie passionnant et motivant. Bref, la force du nombre rend nos décisions davantage légitimes et cela démontre notre réelle volonté de nous impliquer au cégep. Il faut garder à l’esprit qu’il n’y a pas que les grands combats qui unissent, mais également les petits projets locaux. C’est par le dialogue avec nos différents collègues que l’on comprend mieux la diversité des rôles dans le cégep et également leur importance !